Paysages contre nature
Le concept de « paysage » ne cesse de se redéfinir. Ainsi, il ne renvoie pas seulement à une construction symbolique et culturelle ou à une forme esthétique, ni à une simple étendue géographique, il désigne aussi un lieu d’expérience sensible, un produit social, un espace économique et politique. Sans doute est-il plus facile de l’appréhender dans sa pluralité : DES paysages donc, plutôt que LE paysage.
Cette dix-huitième édition du festival ]interstice[ souhaite ré-interroger les rapports complexes qu’entretiennent nature, paysage et technique, en s’attachant à l’idée de « paysages contre nature ». Avec cette proposition volontairement ambivalente, où le « contre » est envisagé tout autant comme l’expression d’un rapport étroit (tout contre) que comme celle d’un rapport conflictuel, il s’agit de questionner les « nouveaux » paysages ou les paysages hybrides que les œuvres numériques proposent dans cette période particulière que constitue l’anthropocène. Comment les artistes figurent ou défigurent-ils/elles le paysage ? Comment le font-ils/elles éprouver ? Avec quels dispositifs et selon quels procédés techniques ? Et surtout quelle est la nature des paysages qu’ils/elles travaillent ? Paysages virtuels, fabriqués, inconscients, rêvés ; paysages du jeu, de la fiction, de la catastrophe ; paysages microscopiques, contemplatifs, synthétiques, machiniques, fantomatiques… Autant d’approches et d’interprétations sont proposées ici pour tenter de se forger un autre regard paysager, ou expérimenter une autre sensation paysagère grâce notamment aux œuvres de Thomas Andréa-Barbey, Heleen Blanken (Pays-Bas), Thibault Brunet, Claire Chatelet, Joanie Lemercier (France/Belgique), Diane Morin (Canada) & Ana Rewakowicz (Pologne-Canada), Justine Emard & Jean-Emmanuel Rosnet, Thomas Garnier, KL&D, Le collectif Manœuvre, Linda Sanchez, Ulrich Vogel (Allemagne), Pierce Warnecke & Clément Edouard...
L’exposition Espèces sans espaces de Thomas Pausz (France-Islande), fruit d’une résidence au sein du Laboratoire Modulaire de l’ésam Caen/Cherbourg sera présenté exceptionnellement du 5 juillet au 25 août à l’Abbaye-aux-Dames dans le cadre de Normandie Impressionniste. Le vernissage le 4 juillet sera suivi de la première de la performance audiovisuelle Tapemoana de Paul Duncombe et Alex Smoke (Écosse) à l’église Saint-Julien en partenariat avec Cryptik/Sonica (Glasgow) et avec le soutien du British Council.
Direction artistique et production : Station Mir
Partenariats et co-programmation : Oblique/s
Coordination technique et programmation OFF : Manœuvre